Née en 1958, Dominique Dye est issue d’une famille pied-noir et catho du côté de son père et d’une lignée quasi-inconnue du côté de sa mère, placée dans l’enfance et orpheline dès l’âge de 18 ans. Cette fable maternelle a été le composant essentiel de son enfance.

Elle confie : Nous avons tous appris à vivre avec une mère qui n’avait pas eu de chance et qui était victime. J’étais une enfant sensible, intelligente mais étourdie, bavarde et timide à la fois. On dirait sûrement aujourd’hui que je faisais partie des hypersensibles. Le dessin fut mon premier médiateur pour exorciser des émotions trop fortes puis ce fut la musique. Le piano est entré dans ma vie et s’est installé confortablement au fil des années. De la nostalgie de Chopin au rythme jazz de Claude Bolling, jouer du piano a été la colonne vertébrale qui m’a soutenue. Une de mes deux ossatures. Les mathématiques et leur logique ont participé à la cohésion du squelette. J’avais trouvé un moyen de résister dans une famille extrêmement perturbée. Je faisais des Maths pour m’amuser. Une enfance malmenée et en même temps surprotégée m’ont conduit à l’université en pleine adolescence. Je voulais faire les beaux-arts. Je me suis inscrite en Médecine après que mon père, médecin, se soit formellement opposé à mon projet. Puis j’ai bifurqué vers des études d’infirmière, plutôt par nécessité car j’étais mariée et nous avions déjà deux enfants. Je pourrais dire que jusqu’à ma trentième année, ce fut ma période d’inconscience de moi-même. Je reproduisais des schémas sans savoir que je les reproduisais. J’ai décidé d’être mère et ce projet a occupé et surtout nourrit une grande partie de ma vie. Au sens propre, j’ai eu six enfants, et au sens figuré quand je suis devenue enseignante. Une crise de couple et un divorce compliqué ont marqué le début d’une quête personnelle et de grands changements. J’ai commencé par essayer de me comprendre puis je me suis tournée vers la psychologie. Ma vie a pris alors, une tout autre tournure parce que cette science est devenue une passion. Comprendre l’être humain, ses choix et ses comportements. Décoder les mécanismes subtils de l’inconscient. Aider les gens à changer et à être heureux. Exercer la psychothérapie m’a permis de rassembler plusieurs de mes teintes identitaires. La créativité et l’art, la logique et la pensée cartésienne, le goût de l’aventure et de l’enquête et la sensibilité humaniste, la générosité et l’idéologie de l’amour. En quelque sorte je pratique mon métier avec une palette multiforme comprenant à la fois les couleurs d’un artiste mais aussi d’un détective, d’un intellectuel rationnel et d’un confident.
De la passion pour la pratique des relations humaines et de la psychothérapie est née tout logiquement une passion pour l’enseigner et pour transmettre. Je m’y suis plongée comme une évidence avec enthousiasme et volonté.
L’écriture est arrivée elle aussi, comme cette évidence dont je vous parlais.